top of page
Rechercher

BACK HOME

  • Photo du rédacteur: Philippe Broda
    Philippe Broda
  • 19 janv.
  • 4 min de lecture

La première phase de l’accord entre Israël et le Hamas entre en vigueur. En contrepartie de 33 otages, dont un certain nombre est en vie mais nous ignorons combien, l’Etat juif libérera environ 1900 Palestiniens, 1167 Gazaouis capturés lors la guerre et 737 déjà emprisonnés en Israël. Pendant cette période de six semaines, un cessez-le-feu régnera et des négociations se tiendront concernant la suite.


Les Israéliens retiennent leur souffle et prient que cette première phase aille à son terme, sans surprise de dernière minute. Que les 33 reviennent tous et qu’un maximum soit vivant. Les plus fortes craintes existent pour les enfants Bibas, âgés de 4 ans et 8 mois au moment de leur kidnapping, qui ont symbolisé dans la population l’innocence des victimes. Il y a bien quelques militaires dans le lot, les guetteuses de la base de Nahal Oz notamment, mais les soldats israéliens servent dans une armée qui tente de mettre hors d’état de nuire des hommes armés. Le pédigrée de la majorité des Palestiniens libérés relève d’une autre catégorie bien qu’il y ait désaccord sur la manière de les désigner. Les Israéliens les qualifient de terroristes. Invoquant une pseudo neutralité, les journalistes occidentaux les appellent sobrement prisonniers, ce qui peut suggérer qu’ils n’ont commis aucune faute, ou encore militants. Pour les Palestiniens et les prétendus progressistes, ce sont des résistants ou des combattants de la liberté. Ainsi, Majdi Zatari a été à l’origine d’un attentat dans un autobus qui a causé la morts de 23 personnes, surtout des civils. Mahmud Abu Varda a fait mieux : au moins 45 victimes sont inscrites à son compteur.


Sauf à considérer qu’« on n’est pas impunément israélien », ce qu’un nombre croissant de gauchistes ose d’ailleurs soutenir avec componction, établir un parallèle entre les deux types de détenus est donc insupportable. Ce qui ne signifie évidemment pas qu’il ne faut pas procéder à l’échange. Certainement pas. Tout aussi scandaleuse est la manière dont le traitement des prisonniers est perçu par les organisations internationales et les médias. Le Hamas a refusé jusqu’au bout de fournir des listes de prisonniers, de transmettre des médicaments aux malades. Une femme libérée lors des premiers échanges a témoigné qu’elle avait été violée en captivité. La communauté internationale ne s’est pas émue. C’est de bonne guerre ! Réclamant l’intervention de la Croix Rouge, Israël n’a pas obtenu satisfaction sous prétexte que les Palestiniens refusaient de livrer les informations espérées. Fin de non recevoir. En revanche, quand l’Etat hébreu a envisagé des mesures de rétorsion dans les prisons israéliennes pour faire pression sur le Hamas, les belles âmes se sont offusquées. Vous n’envisagez tout de même de priver les membres du Hamas de dessert et douche chaude ? Vous êtes des monstres.


La façon dont chaque peuple accueille ses prisonniers en dit long sur les perspectives de paix. Le sentiment des Israéliens mêle le soulagement bien sûr, la culpabilité d’avoir laissé si longtemps aux mains du Hamas des concitoyens qui n’avaient rien demandé à personne et l’anxiété. Comment les otages libérés se remettront-ils de l’épreuve qu’ils ont subie ? Pour ces raisons, la joie de les revoir est tempérée. Rien de tel chez les Palestiniens. Le retour des héros est une promesse de prochaines victoires. Il doit être l’objet de célébrations. Parmi les détenus libérés, il est possible de rêver qu’émerge le futur Yahya Sinwar, celui qui permettra de vaincre un jour les sionistes. L’ambiance est donc beaucoup plus à l’exultation que chez les Israéliens. Parce que, pour des « génocidés », les Palestiniens manifestent une résilience assez extraordinaire. Quand on se souvient des images de Juifs d’aspect squelettique derrière des fils barbelés, hébétés, le regard hagard qui venaient juste d’être libérés des camps de la mort, le contraste est saisissant. A l’époque, aucun survivant ne fêtait une chimérique victoire. Le contraste avec la réaction des Palestiniens est réellement saisissant.


La solution est connue : deux peuples, deux Etats. Le peuple palestinien mérite de vivre en paix mais à côté du peuple israélien, pas à sa place. Il est temps qu’il fasse son deuil d’un récit national mortifère qui l’a conduit de catastrophes en catastrophes. Les premières heures de l’accord laissent pourtant augurer une poursuite de la fuite en avant. Il est essentiel que les vrais amis des Palestiniens les aident à prendre conscience qu’un changement d’attitude est indispensable. La neutralisation du Hamas en est un point clé. Sortir cette organisation terroriste du jeu ne revient pas à accorder des lauriers à Benjamin Netanyahu, c’est laisser la porte ouverte à la paix. En sens inverse, sauver le Hamas n’est pas uniquement mettre le Premier ministre israélien en difficulté sur le plan intérieur, lui qui aura de toute manière des comptes à rendre à sa population une fois la guerre définitivement achevée, cela signifie renoncer à une issue pacifique. Alors que les négociations sur « le jour d’après » à Gaza débutent enfin, les parties prenantes feraient bien de s’en souvenir, non seulement pour que les opérations militaires ne reprennent pas dans six semaines mais pour parvenir à une solution juste et durable. Allez Donald, au boulot !


 
 
 

Posts récents

Voir tout
SOUS LE TAPIS

Les horreurs perpétrées par les suppôts du nazisme sont régulièrement rappelées, notamment dans un contexte de montée de l’extrême-droite. La  photo en noir et blanc du Juif en pyjama rayé est un des

 
 
 
LA CROISIERE S'AMUSE

La flottille Global Sumud – Sumud, mot arabe signifiant persévérance, résistance afin de marquer son soutien à la lutte palestinienne –...

 
 
 
A DEUX C'EST MIEUX

S’opposant à la réunification allemande, François Mitterrand s’était justifié ainsi : «  J’aime tellement l’Allemagne que j’en souhaite...

 
 
 

Commentaires


bottom of page