top of page
Rechercher

LA CROISIERE S'AMUSE

  • Photo du rédacteur: Philippe Broda
    Philippe Broda
  • il y a 18 heures
  • 4 min de lecture

La flottille Global Sumud – Sumud, mot arabe signifiant persévérance, résistance afin de marquer son soutien à la lutte palestinienne – n’a pas réussi à forcer le blocus de Gaza. Là n’est pas la surprise. Ce qui est étonnant est que l’épopée ait figuré dans les médias dans les pages actualités internationales plutôt que loisirs, spectacles, théâtre, arts du cirque.  


Dans une célèbre tirade, Don Rodrigue s’enflammait : « Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort / Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port ». Avec la flottille pour Gaza, c’est un peu le contraire qui s’est produit puisque seuls cinq cents courageux ont finalement embarqué alors que trente fois plus s’étaient inscrits initialement. Pourtant, si l’œuvre de Corneille n’est pas la plus idoine pour dépeindre l’ébranlement du convoi, le souffle épique ne manque pas. Il aurait inspiré Homère au point de rendre en comparaison l’Odyssée d’Ulysse terne et sans saveur. Quant à Berlioz, n’avait-il pas ici la matière pour composer une « Symphonie pathétique » qui aurait éclipsé le reste de son œuvre ? Les cinq cents participants représentaient quarante-quatre nationalités, à pleurer toutes les larmes de son corps tant ce condensé d’humanité décérébrée en marche était bouleversant. Ils voyagèrent sur quarante vaisseaux qui avaient largué les amarres depuis plusieurs ports : Otrante, Gênes, Barcelone, Catane, Syros et Tunis. Certains étourdis manquèrent le départ parce qu’ils avaient noté Genève. Après quelques semaines en mer, les voyageurs avaient projeté de se trouver sur zone le jour de Yom Kippour.


Cette intention d’offenser le peuple juif faisait partie de la subtile stratégie des organisateurs de la flottille. Il n’est pas certain que le résultat qu’ils ont obtenu ait été satisfaisant sur ce plan. En revanche, leur lien avec les fêtes juives a été étrangement plus important que prévu. Après l’arraisonnement des embarcations, les passagers furent soit expulsés par le premier vol, pour ceux qui acceptaient leur sort, soit envoyé en cabane (soukka) – le pluriel de ce mot, Soukkot, étant le nom de la fête qui suit immédiatement Yom Kippour. En outre, en arrivant à Ashdod, quelques participants se plaignirent sur les réseaux sociaux qu’ils n’avaient pas mangé depuis vingt-quatre heures. Comme seulement cinq heures s’étaient écoulées entre le moment où leur navire était passé sous contrôle de Tsahal et leur débarquement en terre d’Israël, cela signifie que pendant les dix-neuf heures précédentes ils n’avaient rien ingurgité non plus. Il n’est donc pas interdit de penser que quelques-uns des voyageurs aient décidé de respecter eux-mêmes le jeûne de Yom Kippour. Ce qui serait évidemment tout à leur honneur. A moins qu’il ne se soit agi d’agents du Mossad. Hypothèse à ne pas écarter, hé, hé…


Cette équipée regroupait principalement des militants éructant peu ragoutants, des starlettes guillerettes en goguette, des croisiéristes communistes exhibitionnistes et des trans en mal d’audience et de nuances. Quelques noms sortaient du lot. Greta Thunberg était l’un d’eux. L’allumette suédoise était même une récidiviste puisqu’elle avait déjà vogué avec la devancière de cette flottille. Son héroïsme est d’autant plus remarquable qu’elle avait été maltraitée à cette occasion par d’infâmes tortionnaires qui lui avaient fait écouter des chansons pour enfants en hébreu. L’administration pénitentiaire israélienne s’était excusée en lui promettant que, en cas de nouvelle visite, on lui diffuserait des chansons pour adultes. Cette fois-ci, elle aurait été obligée d’embrasser un drapeau d’Israël – on ne sait si c’est avec la langue. L’extrême droite a réclamé qu’elle soit larguée en parachute au-dessus de Gaza – méthode GAGA, Greta A Gaza Akhchav, maintenant. Le procureur de l’armée a souligné qu’une telle punition infligée aux Gazaouis rendrait la situation d’Israël intenable au niveau international. Bibi Netanyahou a sagement refusé. Même si les Palestiniens sont des ennemis, il y a des limites à ne pas dépasser.


Les relations entre participants étaient parfois, si l’on peut dire, houleuses. Greta Thunberg a ainsi dû être exfiltrée sur un autre bateau. De la même manière, la présence de militants LGBT était vue d’un très mauvais œil par les islamistes – leurs victuailles étant jugées haram. Heureusement, peu de marchandises étaient transportées par la flottille. Ce qui a réduit les tensions. Et puis des défections mystérieuses ont été enregistrées. Prétextant une avarie sur son embarcation, Adèle Haenel a mis les voiles, comme si elle n’aurait pas pu basculer vers un autre bateau. Mésentente, mal de mer… En tout cas, cette lectrice assidue d’un antisémite fanatique, Céline, partage de nombreuses idées avec le Hamas. Le député LFI Thomas Portes n’est pas non plus resté mais il est toujours ouvert à la cause. Il est parti effectuer un pèlerinage sur des tombes de terroristes au Liban. Le temps de recueillement dépendait à chaque fois du nombre de Juifs que le martyr avait massacrés. Toutes ces joyeusetés nous auraient presque empêcher de rappeler que ce convoi maritime était l’œuvre de Zaher Birawi, éminent soutien du Hamas. Que ce minuscule détail ne nous empêche pas de savourer cette imbécillité qui vient.          

 
 
 

Posts récents

Voir tout
A DEUX C'EST MIEUX

S’opposant à la réunification allemande, François Mitterrand s’était justifié ainsi : «  J’aime tellement l’Allemagne que j’en souhaite...

 
 
 
PAROLES, PAROLES, PAROLES

Pour Macron, reconnaître un Etat palestinien abroge la raison d’être du Hamas. Du révisionnisme historique ? Certes. Quand Israël...

 
 
 
DEFAITE NATIONALE

Dans la mythologie grecque, tout ce que Midas touchait se transformait en or. Dans l’histoire de la cinquième République, le Président...

 
 
 

Commentaires


bottom of page