DEFAITE NATIONALE
- Philippe Broda
- 21 sept.
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Dernière mise à jour : 25 sept.
Dans la mythologie grecque, tout ce que Midas touchait se transformait en or. Dans l’histoire de la cinquième République, le Président Macron aura échoué dans toutes ses entreprises. Le summum : la transformation du 14 juillet, fête nationale, en désastre absolu. C’est arrivé en 2026 à cause des Juifs. Un petit retour en arrière s’impose.
Tout a commencé par la crise politique. La dissolution de l’Assemblée nationale n’aura pas été uniquement le caprice d’un petit chef meurtri dans son narcissisme. Ella aura plongé la France dans une situation inextricable. Un esprit facétieux qui aurait décidé de rendre la France entièrement ingouvernable n’aurait pas proposé un autre équilibre des forces politiques. Sans surprise, chacun des Premiers ministres retenus n’avait pas réussi à sortir la France de cette impasse. L’étonnant réside plutôt dans le fait que, plus le blocage exprimait une récusation du macronisme, et plus le Président prenait un malin plaisir à désigner un Premier ministre proche de sa vision du monde. Il avait débuté par Michel Barnier, avait opté pour Bayrou avant de confier la tâche au fidèle Sébastien Lecornu. Après l’échec de ce dernier, pour poursuivre dans cette folle direction, il n’avait envisagé qu’une possibilité : cumuler lui-même les fonctions de Président et de Premier ministre. Le Conseil constitutionnel avait sagement rejeté sa requête. Les Insoumis avaient aussitôt déposé une nouvelle motion de destitution. Le chef de l’Etat sentait l’étau se resserrer autour de lui.
Une diversion s’imposait d’autant plus qu’une nouvelle bavure policière venait de se produire. Les banlieues grondaient. Le risque d’une montée à la capitale de bandes de voyous venues semer le désordre dans les beaux quartiers tétanisait Macron. Il faut admettre que le Président avait son chic pour susciter des mouvements protestataires plus ou moins contrôlables : gilets jaunes, retraites, bloquons tout, slips verts… Or, selon son conseiller spécial aux affaires musulmanes, Yassine Belattar, petit délinquant avec lequel il aimait s’encanailler, le risque d’embrasement était élevé. Comme il le lui avait expliqué après le 7 octobre, le meilleur traitement pour faire baisser la fièvre consistait à s’en prendre à Israël. Le Président avait plus que respecté la posologie du médicament, qu’il se soit agi de déclarations choquantes ou de l’organisation d’un boycott économique rampant. Depuis sa reconnaissance de l’Etat de Palestine sans lui imposer la moindre condition de réciprocité vis-à-vis d’Israël, le ton était monté avec Benjamin Netanyahou. Ces deux-là s’étaient bien trouvés. Dans une partie de ping-pong étourdissante avec sanctions et contre-sanctions, Macron avait fini par menacer Bibi d’une intervention militaire, lequel avait bien ri.
Macron promit qu’il forcerait le blocus de Gaza par une action aérienne. Le jour choisi avait été le 14 juillet, date ô combien symbolique. La liste des personnalités conviées pour assister à l’événement depuis le quartier général de l’armée de l’air avait été soigneusement pensée. L’émir du Qatar Al Thani était l’invité d’honneur. Depuis l’opération israélienne à Doha contre les chefs du Hamas dans l’opération « Mieux vaut Qatar que jamais », Macron se confondait en salamalecs avec les dirigeants de l’émirat. Le bien nommé Premier ministre espagnol Sanchez était également venu – bien nommé parce qu’il resta debout durant toute la séquence. Sa présence se justifiait par sa proximité idéologique avec Macron. Quand il avait déclaré qu’il n’avait pas de bombe atomique à larguer sur Israël, il avait été accusé d'intentions génocidaires et le Président français s’était porté à son secours. Le Président indien Modi, lui, était présent au titre de prospect. Il avait manifesté de l’intérêt pour le Rafale. Un carnet de commandes avait été posé sur la table. Les mauvais coucheurs que sont les Juifs français avaient décliné, y compris Delphine Horvilleur sous prétexte qu’elle n’avait jamais gagné à la bataille navale.
En treillis, Macron était rayonnant. Hélas, quand les avions de chasse français arrivèrent sur zone, jamais la formule chiraquienne « Les emmerdes ça vole toujours en escadrille » ne fut plus exacte. Le combat fut bref entre les forces israéliennes et les faiblesses françaises. Une armée de l’air était entraînée, capable de toucher avec précision des cibles distantes et de déjouer les pièges des défenses antiaériennes les plus sophistiqués. Durant la guerre d’usure entre Israel et l’Egypte, une bataille s’engagea en 1970 entre des appareils israéliens et des MiGs pilotés par des Russes. L’Armée rouge fut lourdement défaite et ne proposa pas de revanche. Les Français n’avaient pour expérience récente de combat que des largages de bombes sur des villages africains et syriens où des militants islamistes étaient censés se terrer. Sinon, mises à part les campagnes napoléoniennes qui se sont mal terminées, la dernière victoire de l’armée française remonte à Bouvines en 1214. Au bout du compte, sept avions de chasse français furent abattus. Tous les pilotes furent récupérés sains et saufs dans l’eau par la cinquième flottille de Greta, qui prouvait ainsi son utilité. Le 14 juillet fut déclaré « jour de honte nationale ». Ce qu’il advint de Macron n’a guère d’intérêt. En revanche, le 14 juillet 2027, tous les Juifs de France avaient quitté ce pays.
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