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LA GERBE

  • Photo du rédacteur: Philippe Broda
    Philippe Broda
  • 25 janv.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 févr.

Dans l’Antiquité, aux Jeux Olympiques, les gagnants des épreuves remportaient une couronne de lauriers. Le 7 octobre et ses suites ont donné lieu à une avalanche de commentaires, souvent de grande qualité. Il est temps de distinguer les plus fabuleux d’entre eux. La gratification ? Une gerbe de roses et d’œillets.


Pour couronner les paroles les plus abjectes proférées contre Israël, attribuons une récompense que l’on appellera « prix Jean Genet » en mémoire de la coqueluche de l’intelligentsia qui avait écrit : « l’officier allemand qui commanda le massacre d’Oradour avait un visage assez doux, plutôt sympathique. Il a fait ce qu’il a pu – beaucoup – pour la poésie. Il a bien mérité d’elle ». L’influenceuse Warda A. suit ses traces dignement avec « A chaque fois que je tombe sur l’histoire du bébé qui a été mis dans le four, je me pose la question de s’ils ont mis du sel, du poivre, du thym ». En raison de l’islamophobie ambiante, elle n’est pas portée aux nues mais traduite en justice. La fonction de ce type de provocation est discutée. S’agit-il d’une intention de gommer les formes les plus ténues de civilisation afin de faire table rase et repartir de zéro ? A moins que ce ne soit plus simplement l’expression d’une haine sans limite ? Cette exécration est d’ailleurs susceptible de conduire à une cécité idéologique. Quand Rima Hassan, la tête de gondole des Insoumis, affirme que l’armée israélienne dresse ses chiens afin qu’ils violent les femmes palestiniennes, il est possible qu’elle y croie vraiment. De jolis spécimens sont ici en lice.


Quand le relativisme le plus absolu règne, il convient de ne pas oublier non plus de récompenser l’ignare, celui qui professe des inepties avec conviction. Dans cette catégorie, même si les clients ne manquent pas non plus, quelques profils intéressants se dégagent. Mathilde Panot en fait partie assurément. En tout cas, conscients de son potentiel, les journalistes la font systématiquement sortir du lot. Ils l’ont ainsi interrogée sur le slogan « Free Palestine », c’est-à-dire sur un Etat palestinien qui s’étendrait « du fleuve à la mer ». En lui demandant le nom de ces cours d’eau, l’intention était probablement de souligner que la formule impliquait la disparition de l’Etat d’Israël. Hélas, la malheureuse se trouva sans voix. Sur le prix du maquereau, du requin ou de la palourde, elle aurait pourtant été incollable, pile dans son domaine de compétence. Si elle avait été cuisinée sur les espèces de poissons frétillant dans le Jourdain, peut-être n’aurait-elle pas donné sa langue au chat ? Elle n’aurait pas manqué de se mouiller : « Des bars, des carpes mais je vous recommande plutôt la truite, particulièrement goûteuse ». Pour quel motif les experts en halieutique n’auraient-ils donc pas le droit de se mêler de politique ?


Posséder quelque savoir sur l’histoire du Moyen Orient n’empêche pas de concourir, et c’est heureux, mais dans une autre catégorie, celle de la représentation du ridicule. Le cas des journalistes qui ont subi une ablation du sens de l’objectivité mérite une attention spéciale. Leur infirmité est plus que compensée par une créativité quasi illimitée. Tels des artisans d’art, ils produisent parfois de purs chefs d’œuvre. Agissant en orfèvres expérimentés, ils manipulent avec une dextérité infinie la matière brute, l’information, qui est ciselée dans les moindres détails. Le code couleur de leur production est bien connu : Israël figure en noir et ses ennemis en blanc. Leurs raffinements laissent la bobosphère béate d’admiration. Maintenant, il faut aimer l’art abstrait parce que, dès que l’on prend du recul par rapport à l’œuvre, un profond malaise se manifeste aussitôt. Prenons les Druzes. Des folliculaires expliquaient que l’entrée de Tsahal dans la zone tampon entre Israël et la Syrie leur avait causé des dommages parce que ci et ça. Quelques jours plus tard, des villages druzes syriens demandaient officiellement à être annexés par l’Etat juif. Une curieuse manière de faire part de leur colère envers ceux qui les maltraitent.


La mécanique du biais de confirmation n’est pas l’apanage d’individus isolés. Des organisations sont capables de se prêter au jeu avec un talent décuplé. Cela s’appelle l’intelligence collective. Les résultats sont ô combien convaincants chez Amnesty International. La collaboration de dirigeants lâches et d’une base de militants décérébrés s’est traduite par un décret stipulant que l’armée israélienne commettait un « génocide » à Gaza. Qu’importe qu’une vaccination des habitants ait été organisée malgré les combats et que des camions d’aide humanitaire entrent tous les jours. De plus, Amnesty International reconnaît que la notion de génocide implique une intention, celle d’exterminer une population, qui n’existe pas. Tant pis. Elle revendique le droit de réaliser son caprice, en l’occurrence utiliser le mot. Il y a des années, la célèbre organisation avait blâmé l’Ukraine pour avoir installé des batteries de défense afin de protéger sa population, un prétendu acte de guerre, tout en épargnant de ses critiques la Russie qui bombardait. De ce fait, l’antisémitisme d’Amnesty International doit être dissociée de sa stupidité intrinsèque. La haine du Juif n’est pas un prérequis pour concourir, pas plus que la judéité n'est rédhibitoire. D’aucuns affirment même que priver les Juifs de Tsedek d’une gerbe d’honneur relèverait de l’antisémitisme le plus vil...


 
 
 

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