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MADE IN

  • Photo du rédacteur: Philippe Broda
    Philippe Broda
  • 16 août
  • 4 min de lecture

Le refrain d’une chanson de Fernandel : « Barnabé ! Barnabé ! / C’est assez facile à épeler / Barnabé ! Barnabé ! / Vous voyez que c’est drôle / Je trouve le truc amusant » évoque immanquablement la culture française dans ce qu’elle a de plus joyeux et innocent. C’est du « made in France » que le Président Macron menace par son attitude irresponsable.  


La tribune de l’historien israélien Elie Barnavi est assez révélatrice de la déliquescence du camp de la paix en Israël. Le journal dans lequel elle a été publiée, Le Monde, n’est plus l’incontournable référence des milieux intellectuels mais un brûlot enflammé au service du narratif palestinien. Le cosignataire du texte, Vincent Lemire, est un infatigable critique du sionisme qui a réussi à comparer l’élimination des membres du Hezbollah lors de l’opération bipper au massacre du 7 octobre. Le propos enfin, un appel aux sanctions contre son propre pays n’est pas un acte anodin. Le rapport des forces en Israël ne lui étant pas favorable, il sollicite une intervention étrangère pour obtenir un changement de cap politique. Il s’agit en vérité d’une singulière conception de la démocratie. De plus, pour un spécialiste du passé, il souffre d’un gros trou de mémoire. Alors que la Judée était indépendante au premier siècle avant l’ère courante, quelques dirigeants ont prié Rome de trancher un conflit politique. Cela s’est conclu par une invasion romaine, qui aurait peut-être eu lieu plus tard… mais tout de même. Bien sûr, il argue que c’est pour protéger Israël de ses démons. Il n’empêche qu’il milite pour que ses concitoyens souffrent.


Barnavi reste sioniste mais son sionisme est particulier. Il est parfaitement conscient du contexte. Il n’ignore pas que sa voix doucereuse se mêle à la meute islamo-gauchiste qui, sans prendre de gants désormais, réclame la disparition de l’Etat juif : que la Palestine soit libre du fleuve à la mer. Cela ne le gêne nullement d’être instrumentalisé, que ses propos soient charriés par le torrent antisémite qui déferle en Occident avec le risque d’y être noyé. Il insiste sur sa petite différence – moi, ce n’est pas pour détruire le pays, c’est pour le sauver – qui est totalement inaudible étant donné la puissance des flots.  D’aucuns considéreront que l’on doit examiner d’où il parle. Pour conserver son statut dans les milieux intellectuels, il est contraint de donner des gages de bonne conduite. Certes. C’est toutefois faire injure à l’authenticité de sa démarche. Même le 7 octobre, son soutien à Israël était d’une tiédeur glaçante. En fait, il déteste plus la droite israélienne - Benjamin Netanyahou est son pire cauchemar - que le Hamas. Autrement dit, son sionisme est conditionnel. Que l’Etat d’Israël soit de mon bord politique, comme je le rêve, ou bien qu’il soit effacé de la surface de la terre.  


Beaucoup de Juifs ont été choqués. Au moment où ils sont traînés plus bas que terre, où les agressions antisémites se multiplient en Europe, voici qu’un des leurs les trahit et recommande des mesures que les gouvernements occidentaux hésitent encore à mettre en place. En revanche, les pseudo progressistes exultent. Jusqu’ici, ils s’étaient toujours opposés à l’instauration de sanctions économiques contre les pays voyous comme l’Iran. Ils montaient au créneau comme un seul homme, avec pour arguments la souffrance des peuples qu’il était essentiel de distinguer de leurs dirigeants, le danger d’un réflexe contreproductif de soutien au pouvoir en place et l’inefficacité des sanctions qui finissent pas être contournées. Tout cela ne vaut plus apparemment. Les plus téméraires proposent même d’envoyer la marine pour forcer le blocus de Gaza. Nous sommes vraiment dans un nouveau monde. Le plus important pour ce qui nous concerne est que ces gens-là ne soient pas gênés par l’action de Barnavi, qu’ils jugent parfaitement légitime. Dans ces circonstances, ils ne seront pas choqués qu’un Français invite la communauté internationale à châtier la France.


En effet, je réclame solennellement un boycott des produits français partout où c’est possible. Comme un relai dans la presse étrangère, israélienne pour la symétrie de la situation, ne m’est pas assuré, j’invite mes lecteurs non seulement à m’imiter mais à faire suivre mon message à un maximum de gens. J’exhorte par ailleurs le Président Trump à augmenter ses droits de douane contre les grandes marques de luxe françaises. Par la campagne que je lance, je souhaite protester contre la présidence scandaleuse d’Emmanuel Macron. Sous son impulsion, la France est devenue un régime autocratique. Elu pour faire barrage à l’extrême-droite, cet homme se prévaut d’une majorité de soutiens qu’il ne possède pas. Il gouverne sans écouter la volonté populaire. L’exemple de sa réforme des retraites est éloquent sans même parler des gilets jaunes. Tétanisé par le danger d’explosion des banlieues où la composante islamiste est forte, il a décidé d’abandonner ses concitoyens juifs à leur triste sort. Son refus de participer à une marche contre l’antisémitisme en témoigne. J’avoue que je n’aurais jamais pensé que la décence m’autorisait à préconiser un tel mot d’ordre mais puisque, depuis Monsieur Barnavi, c’est toléré, j’en profite et je m’y tiendrai. Adieu Fernandel, je t’aimais pourtant.    

 
 
 

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