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SOUS LE SOLEIL DE SATAN

  • Photo du rédacteur: Philippe Broda
    Philippe Broda
  • 7 juin
  • 4 min de lecture

Ce n’est pas dans le monde arabe que la guerre à Gaza hystérise les populations. C’est en Europe. Quand le chef de l’Autorité palestinienne, qui se soucie de ses compatriotes, traite le Hamas de « chiens », ses propos ne sont pas repris ici. Pourquoi ? Parce que le but des Européens n’est pas d’aider réellement les Palestiniens mais plutôt de s’en prendre à l’Etat juif. Pourquoi tant de haine ?


La formule attribuée au psychanalyste Zvi Rix, « les Allemands ne pardonneront jamais Auschwitz aux Juifs » est intéressante à double titre. Tout d’abord, elle ne mérite pas de s’appliquer à l’Allemagne. Après la Shoah, cet Etat a procédé à un véritable examen de conscience. Le travail de fond qu’il a réalisé  a conduit ses gouvernements toutes tendances politiques confondues à considérer l’existence d’Israël comme non négociable. Sans l’Allemagne justement, l’Union Européenne aurait imposé embargo, boycott, etc… contre l’Etat juif depuis des lustres. Parce que les autres pays européens qui, eux, n’ont été que des collaborateurs plus ou moins zélés du nazisme et ont évité de se mesurer à leur sombre passé profitent de la moindre occasion pour se déchaîner contre Israël. Les concernant, c’est le deuxième point, la formule est tout-à-fait pertinente. La culpabilité collective a été profondément enfouie mais elle a fini par ressortir de terre. Ce retour du refoulé a poussé les Européens à imputer au peuple juif les pires crimes. Ceci réduit la gravité de la faute des Européens, voire la justifie a posteriori. Concrètement, quand on voit ce dont les Juifs sont capables, pourquoi commémorer Auschwitz ?


Cette mécanique implacable n’a pas attendu la guerre actuelle pour se mettre en branle. Il faut juste que le déroulement des événements puisse donner prise au scénario du juif génocidaire.  A l’époque du Covid, tandis que la population israélienne était rapidement vaccinée, les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza tardaient à l’être. Israël a été blâmé pour refuser de les vacciner, cela afin que la pandémie les élimine. Les gauchistes reprochaient aux médias à la botte des sionistes de ne pas relayer suffisamment le scandale. Et puis, la baudruche s’est dégonflée. En fait, les accords d’Oslo répartissaient les domaines de compétence entre l’Etat hébreu et l’Autorité palestinienne et les questions de santé n’étaient pas du ressort d’Israël. Nouvelle tentative au début de la guerre actuelle avec l’explosion qui s’est produite aux alentours de l’hôpital Al-Ahli Arabi. Les médias, qui étaient dans les starting blocks, sont partis comme des fusées : Israël égale extermination, etc…  jusqu’à ce que les images démontrent que le tir était d’origine palestinienne. Des excuses ont été présentées de mauvaise grâce mais, si ce n’était pas cette fois, ce serait la prochaine. Des dégâts collatéraux étaient inéluctables.


De plus, les faiseurs d’opinion ont modifié leur représentation du conflit. Au début, il était question d’une guerre entre Israël et le Hamas avec son lot de victimes innocentes. Cette approche rendait possible le soutien à l’Etat hébreu. C’est pourquoi une inflexion significative s’est récemment opérée. Tout d’abord, le Hamas a été totalement invisibilisé. Cela pour que, dans un deuxième temps, la notion de conflit armé s’efface, laissant la place à l’idée qu’Israël s’est fixé l’objectif de massacrer la population palestinienne. Comment prendre parti pour Israël dans ces conditions ? JT sur France 2. Deux reportages soulignent la détresse des civils de Gaza. Le bruit d’hélicoptères terrorise les petits. Un reportage montre ensuite les rares Israéliens brandissant des photos d’enfants palestiniens. Ils sont sciemment confondus avec les manifestants réclamant le retour des otages pour créer un effet de masse corroborant même en Israël la thèse du génocide. Pour conserver l’illusion que la voix sioniste est entendue, l’ambassadeur d’Israël est invité à la fin. Dans la république des émotions, l’impact est forcément moindre. Et puis, le diplomate est juste sommé de s’expliquer sur les déclarations choquantes d’un ministre. Le plan « Les chariots de Gédéon », supposé mieux gérer les besoins des civils palestiniens, n’est pas abordé.


En combinant ces choix éditoriaux biaisés et l’agressivité de l’intervieweuse Anne-Sophie Lapix, France 2 n’a ainsi plus rien à envier à Al Jazeera, voire à la chaîne du Hamas. L’évolution démographique interdit tout retour en arrière. Dans « La fin des Juifs de France ? », Dov Maïmon et Didier Long évaluent à 1/20 le rapport entre les populations juive et musulmane. De par leur domiciliation, 150 000 Juifs environ sont exposés à des risques de violence immédiate. Les émeutes de 2023, où ils ont été ciblés dans certaines banlieues, fournissent un avant-goût de ce qui les attend. Le cas belge, où la situation est pire encore, permet également  de se projeter sur le lâchage des Juifs par les pouvoirs publics. On pourrait rétorquer que la Belgique n’est plus vraiment un Etat mais, en France même, il n’y a guère d’éléments qui incitent à l’optimisme. Le refus du Président Macron de participer à une marche contre l’antisémitisme est éloquent. Il aurait pu dire que la place du chef de l’Etat n’est pas dans la rue ou qu’il avait piscine. Non, il a argué que l’antisémitisme est un sujet qui divise les Français. Bref, on a le droit d’être antisémite. Les Insoumis capitalisent abondamment sur ce déséquilibre démographique. Combien de temps encore resteront-ils isolés au niveau national ?        

 
 
 

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