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TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE, HE, HE !!!

  • Photo du rédacteur: Philippe Broda
    Philippe Broda
  • 17 août 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 août 2024

En français, celui qui s’engage dans une activité au service de la collectivité sans y être contraint est qualifié de volontaire ou bénévole. La notion de libre volonté est mise en avant. En hébreu, le mot employé est « mitnadev » (מתנדב) dont la racine est la générosité. Pour désigner les êtres merveilleux qui s’engagent en Israël par les temps qui courent, mitnadev est peut-être plus approprié que volontaire.


Tout n’est pas à jeter dans le communisme. Ainsi, Mao Zedong a théorisé le concept de « guerre populaire ». Rassemblés par une cause commune, les combattants et les paysans collaborent dans une espèce de symbiose face à un ennemi manquant de mobilité. Les paysans nourrissent les combattants et leur permettent de se déplacer avec rapidité et de bénéficier d’un effet de surprise. Dans le cas d’Israël, l’armée est elle-même populaire. Les paysans, et plus généralement les citoyens, sont les soldats. Après avoir rempli leurs obligations militaires dans l’armée d’active, ils sont tenus de servir comme réservistes au-delà de 40 ans. Quand ils partent au front en même temps, ils créent un vide considérable dans la vie économique. C’est ici qu’interviennent les mitnadevim qui adhèrent à la cause, le droit à l’existence de l’Etat d’Israël. Grâce à leur action, l’économie parvient en partie à tourner. Ils constituent de ce fait un maillon indispensable de la « guerre populaire » actuelle, bien que son impopularité dans la communauté internationale rende l’expression quelque peu comique.  


Des mitnadevim sont présents notamment dans les activités agricoles et les activités militaires. L’agriculture a été presque entièrement dévastée par le 7 octobre. Non seulement les exploitants ont été fortement mobilisés mais la majorité des travailleurs thaïlandais sont repartis chez eux. Dans chaque kibboutz évacué du pourtour de la bande de Gaza, les champs ont été laissés en plan. Des cageots de fruits récoltés pourrissaient encore sur place plusieurs mois après le lancement de l’attaque du Hamas. Dans une plus ou moins joyeuse cacophonie, des associations se sont emparées du sujet. Pour illustration, Leket, dont la mission originelle est de lutter contre le gaspillage des ressources alimentaires, a décidé d’envoyer des paires de bras dans les exploitations agricoles. Autre exemple, Sar-El propose à des civils d’exécuter des tâches simples et répétitives dans des bases militaires. Plutôt que de mobiliser des réservistes à cette intention, ce qui occasionne un coût important pour le budget de la nation, le recours à du travail non qualifié effectué par des mitnadevim est une pure aubaine.


Qui sont ces mitnadevim ? Il y a d’abord les Israéliens, religieux comme laïcs. Toutes les classes d’âge participent à l’effort : scolaires, retraités et, entre les deux, des actifs qui doivent poser des congés pour aider. Mais beaucoup aussi sont des étrangers. Venant de tous les continents, recouvrant l’intégralité des catégories socio-professionnelles, seuls ou en couple, Juifs ou non Juifs, dans le cadre d’un projet construit d’une durée limitée ou après avoir décidé de tout lâcher dans l’urgence, ils font preuve d’une détermination sans faille qui force l’admiration. Quelques personnalités magnifiques sortent du lot. Owen, 82 ans, et Ruth, 77 ans, ne se sentent plus chez eux sur le continent américain. Leur santé est vacillante mais ils sont les derniers à quitter l’entrepôt où ils empaquettent le matériel médical destiné aux unités combattant à Gaza. Breton de 53 ans, Tanguy a souvent été confronté à des manifestations d’antisémitisme dans son travail, y compris de la part responsables syndicaux. Plutôt que d’enfouir sous le tapis, de se complaire dans un confort hypocrite, ce Juste parmi les nations des temps modernes a préféré s’engager sur la voie du courage. Ces êtres vous réconcilieraient presque avec l’espèce humaine.


Une commande de 120 cageots de 6 boîtes de raisin doit être satisfaite pour le lendemain. Il va falloir cueillir le raisin, nettoyer les grappes et les emballer. Le soleil cogne dur mais les mitnadevim s’affairent sans relâche pour atteindre le quota. Penser à l’objectif décuple les forces de chacun. Cela fait partie des incitations positives. L’expression émue de la gratitude de l’exploitante sera la récompense. Et puis, avouons-le, il y a aussi autre chose. Imaginer le dépit d’un insoumis face à ce travail en faveur de la cause sioniste est assez jouissif. Un peu comme le chèque pour le Maguen David Adom qui rend doublement heureux : il soutient les services de santé israéliens et, par la déduction fiscale, il oblige les gauchistes français à la financer. Si les mitnadevim ne sont pas nombreux dans le monde, ils sont ô combien motivés et constructifs. A comparer à leurs adversaires qui n’ont rien de mieux à faire que fabriquer des drapeaux israéliens pour les brûler lors de leurs défoulements haineux. Comme le dit un proverbe arabe, les chiens aboient et la caravane passe…  

 
 
 

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